Lieux de relégation, lieux dangereux. Le jour de la sirène Avril 2017.

Une émission ce mois-ci, montée autours de la problématique des « lieux de relégations » :

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Cité de l’espérance, Berriac ( Carcassonne)

Lieux assignés par les pouvoirs publics à des populations défavorisées. Loin de toute vie, de toute ville sur des terrains sans valeurs où rien n’y serait possible.

Ces populations sont souvent placées là, et n’ont d’autres choix :  » « Aires d’accueil », « villages d’insertions », « foyer de travailleurs » autant de lieux présentés pour pallier à des manques : résorber les bidonvilles, ou interdire les installations spontanées. Présentés également comme solutions ( solution d’urgence; cité de transit…) tout en ne donnant pas accès au droit locatif classique. Ces habitants sont sous contrats avec des gestionnaires  ( souvent privés) leur droit est limité, comme s’ils étaient des citoyens de seconde ou troisième zone… et les « prestations » dont ils doivent s’acquitter plus cher.

Village Andalou, Bordeaux.

A cette relégation s’ajoute souvent une dangerosité des lieux comportant des risques sanitaires graves : pollutions : proximité d’usine de béton, de poste à hautes tensions, de sols pollués au mercure qui atteignent la santé de ces habitants dénigrés qui doivent se  » battre » pour faire valoir leur droit.

Alors qu’ils ont été placé là, comme une avancée sociale : cité de l’espérance à Berriac, aire d’accueil aménagée à Hellemmes-Ronchin, village Andalou à Bordeaux etc… le terrain est miné… l’environnement invivable. Les maladies graves. Les décès précoces.

Notre propos sera illustré par deux temps enregistrés :

  • Une rencontre à la médiathèque Matteo Maximoff intitulée :« Aux marges de la ville et des politiques publiques. Relégation, risques sanitaires et mobilisation des habitants. » en présence :
    – Du collectif des femmes de l’aire « d’accueil » d’Hellemmes-Ronchin (Lille Métropole), et la projection de leur film « Nos poumons c’est du béton »
    – et de Michel Soules, maire de Berriac (près de Carcassonne), qui est à l’initiative de la procédure judiciaire des habitants de la cité de l’Espérance.
  • Le deuxième temps est une demi-journée organisée par la sénatrice écologiste Esther Benbassa co-fondatrice de l’ association Pari(s) du vivre-ensemble autours d’un film réalisé pour leur association donnant le titre provocateur -sera-t-il préciser en introduction de cette journée «  Pourquoi les rroms ne seraient-ils pas intégrables ? » d’Anthony Foussard qui présente « un exemple d’intégration de familles Rroms » à Strasbourg qui sur un modèle bien connu passe du bidonville au HLM en passant par un «  village d’insertion » comme à Saint-Ouen ou Montreuil : type moderne de cité de transit ethnicisée, gardiennée où la population est souvent placée en caravane ici relégué a 12 kilomètres de toute activités.
  • Un dernier exemple plus ancien, celui du village andalou de Bordeaux, où des familles gitanes sédentaires avaient été logées dans des maisons de ciments avec jardin…sur une ancienne décharge publique. Aux loyer très chers, aux maison mal faites, pas isolée, aux factures d’électricité improbable, a la relégation dans le no man’s land du nord bordelais… c’est ajouté des problèmes de saturnismes chez les enfants due a une pollution au mercure. http://village.andalou.free.fr/DEA-S-LHOMME-VILLAGE-ANDALOU.pdf

La relégation spatiale est un concept issu de la géographie du pouvoir.

Selon Denise Pumain la relégation spatiale est une forme de ségrégation non-choisie et subie qui« tend à exclure ou regrouper des populations qui n’ont pas le choix de leur lieu de résidence, parce qu’elles sont moins favorisées .

Cette ségrégation se traduit selon le dictionnaire de la Géographie de Jacques Lévy et Michel Lussault, par « la constitution d’aires marquées par une faible diversité sociale, des limites nettes entre ces espaces et ceux qui les jouxtent et les englobent »

Le concept de relégation spatiale permet ainsi d’analyser à de multiples échelles les phénomènes d’exclusion ou d’assignation territoriales.

COLLECTIF DES FEMMES D’HELLEMMES RONCHIN ET Michel Soules maire de BERRIAC /

« Aux marges de la ville et des politiques publiques: Relégation, risques sanitaires et mobilisation des habitants. »

Le jeudi 9 février 2017 à La médiathèque Matéo Maximoff à Paris 19ème, à eu lieu une rencontre avec :
– Le collectif des femmes de l’aire « d’accueil » d’ Hellemmes-Ronchin (Lille Métropole), pour la projection de leur film « Nos poumons c’est du béton »*
– et Michel Soules, maire de Berriac (près de Carcassonne), à l’initiative de la procédure judiciaire des habitants de la cité de l’Espérance.

La cité de l’Espérance, construite dans les années 1960 à Berriac, dans l’Aude, est tristement connue sous le nom de « cité du cancer ». Environ 160 personnes dont 22 familles locataires de logements HLM, et 15 familles propriétaires de leurs maisons, vivent en proximité immédiate avec une centrale électrique et sous des lignes à haute tension.

En 2014, l’enquête de l’ARS (Agence Régionale de Santé), réalisée à la demande de l’Institut de veille sanitaire, conclut qu’il n’y a aucun lien avéré entre le taux anormalement élevé de cancers et les champs électromagnétiques de la centrale. Découvrant que les relevés de cette enquête ont été réalisés par une filiale d’EDF, les habitants de la cité ont alors décidé de financer eux-mêmes une nouvelle enquête indépendante.

Celle-ci met en avant des « risques physiopathologiques potentiels ». Quinze habitants de la cité de l’Espérance ont engagé en 2016, une procédure contre EDF, RTE et ERDF devant la justice administrative. Le travail de deux journalistes : Makka Eslami ( photographe) et Marguarité Nassi a mis en avant cette lutte locale.

Sur l’aire d’accueil d’Hellemmes-Ronchin , un collectif de femmes se forme en 2013 pour faire connaître la situation des habitants du terrain des gens du voyage de la métropole Lilloise, où vivent 200 personnes dans des conditions sanitaires déplorables.

Ces familles sont prises en tenaille entre une usine de béton, une concasserie de cailloux, des voies SNCF, un champ arrosé de pesticides et des allées et venues d’énormes camions roulant à grande vitesse. Maladies respiratoires, ophtalmologiques et dermatologiques (s’apparentant à la gale du ciment) dues aux poussières de béton, troubles psychiques et fatigue dus au vacarme incessant, sont le lot quotidien des habitants, jour et nuit. Les personnes âgées et les enfants sont les plus touchés. En 2015 sous la pression du collectif, la DREAL ( Direction Régionale de l’Environnement et du Logement) commande des contrôles d’émissions de poussière et d’émissions sonores aux deux entreprises environnantes, tests qui seront déclarés conformes aux normes en vigueur ! En attendant de faire réaliser une contre-expertise indépendante, le collectif ne se décourage pas et réalise un film documentaire « Nos poumons c’est du béton ! ».

A l’évidence, ces deux situations géographiquement éloignées, présentent des points communs. En premier lieu, la relégation des habitants – gens du voyage, roms, gitans sédentaires – dans des zones industrielles où personne n’envisagerait de s’installer et où les pouvoirs publics n’ont réalisé aucun autre logement destiné à une autre population. Dans les deux cas, les institutions publiques peinent à reconnaître l’insalubrité de ces territoires et à agir pour appliquer des règles de prévention élémentaires en matière de santé publique. Les rares enquêtes diligentées, généralement sous la pression des habitants, sont confiées à des organismes qui n’en garantissent pas la partialité. On peut également souligner l’absence d’études épidémiologiques susceptibles d’apporter des données fiables.

Cette soirée de rencontre et de débat tentera d’apporter un éclairage face aux questions légitimes que posent ces situations emblématiques: Où se situe la limite entre « nuisances » environnementales et « insalubrité », voire « risque sanitaire» ? Existe-t-il en la matière une égalité de droits pour tous, sur l’ensemble du territoire comme l’exigent théoriquement les principes républicains ?

AGENDA/

Le 8 avril, journée internationale des rroms, si vous êtes a Bordeaux justement rendez-vous est donné par Léonard Veliciu à salle du point du jour, 44 rue joseph Brunet avec l’asaociation Eurrom. Retrouver cette information sur le FB de la voix des rroms. Paris rendez vous est donné par Liliana Hirstache de rromreussite à La vilette au cafézoôide de 15h à 18h.

Des concerts de Marcela et los Murcales :

7/04 – LE FLOT – IVRY/SEINE (94)
8/04 – LES GRANDS VOISINS – PARIS (75)
9/04 – BDM – MONTREUIL (93)
28/04 – LA PENA FESTAYRE (Marcela invité par Folk Master Esma redzepova) –  PARIS (75)

MARSEILLE 10MARS 08 AVRIL

c’est la fin du festival LATCHO DIVANO 10ème édition de Marseille.

MONTREUIL A LA LA MAISON DES MURS A PECHE

EXPO PHOTO INTITULEE : HISTOIRES ET MEMOIRES DES GENS DU VOYAGES a MONTREUIL ;

visite les mercredis 5-12-19 de 9h 0 12H30 et les samedi 8 et 14 avril de 14h à 18H pour en savoir plus allez sur le fb de la mediathèque Matteo Maximoff.

POUR + d’infos FB de la voix des rroms et de la médiathèque Mattéo Maximoff.

Le jour de la sirène a déjà consacré une émission aux femmes d’hellemmes-Ronchin voir ICI

JUSTICE POUR ANGELO GARAND, tué par la police.

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