Le Jour de la sirène invite des collectifs de mineurs isolés.
Salut La compagnie,
Le jour de la sirène en direct le premier mercredi du mois de 17 heures à 18 heures sur rfpp.net ( FPP 106.3)
Aujourd’hui la sirène annonce l’Insurrection gitane qui revient en fête samedi 13 mai sur le parvis de la basilique de Saint-Denis à partir de 15 heures et jusqu’à tard dans la nuit.
Cette année place aux « INTERDITS d’école » avec les familles de bidonvilles et aussi les mineurs isolés étrangers a qui cette émission est dédié : avec la présence Pierre Linguanotto en studio du Collectif parisien pour la protection des mineurs et jeunes isolés étrangers et Idrissa jeune majeur ayant monté une association qui vient en aide aux primo arrivants et qui a co-fondé le journal Je suis là qui sera au téléphone.
Idrissa était déjà invité l’an dernier à la fête de l’insurrection gitane , le thème était alors l’exil.
Nous aurons également en duplex le Collectif autonoMIEde Toulouse et entendront en fin d’émission l’enregistrement d’un jeune lors d’un esoirée organisée à Toulouse.
Pierre et Idrissa reviendront sur leur dernière visite au Collectif de MIEde Nantes qui ont manifesté au début du mois d’avril après que 200 jeunes se soient vu refusés l’aide sociale à l’enfance et leur mise à l’abri. Pire, une partie de ces jeunes mineurs qui vivaient dans une maison occupée se s’en sont fait expulsés.
En début d’émission c’est Agathe Nadimi que nous entendrons devant le bâtiment du DEMI ( dispositif d’évaluation des mineurs isolés) au 5 Rue du Moulin Joly, 75011qui fera un point sur la situation catastrophique des mineurs isolés étrangers dont une grande partie est remise à la rue par les organismes ( départementaux) censé les protéger ! Et Baya et Kader deux mineurs arrivés il y a peu dans la capitale.
Manifeste du mouvement des Mineur-e-s rejeté-e-s Solidaires à Nantes.
Par le présent manifeste, nous jeunes exilé-e-s et militant-e-s solidaires, actons la création d’un groupe de lutte pour défendre notre droit à vivre ici.
Nous mineur-e-s rejeté-e-s solidaires vivons ici à Nantes et nous avons créé ce mouvement afin de faire entendre nos voix.
Ce mouvement est ouvert à tou-te-s les mineur-e-s en exil et les militant-e-s solidaires du collectif
Mineur-e-s Isolé-e-s Etranger-e-s et d’ailleurs.
Nous mineur-e-s en exil sommes rejeté-e-s à la rue, sans manger, nous avons dormi dans le froid.
Nous avons traversé beaucoup de pays, parce que nous croyions obtenir une protection de l’Union Européenne et nous sommes aujourd’hui délaissé-e-s.
Nous avons vécu tellement de violence et de misère, nous avons vu tellement de nos sœurs et frères mourir sur les barbelés, s’échoué -e-s en méditerranée et traqué-e-s par la police. Nous aspirons à vivre enfin en paix à Nantes.
Nous demandons à être en sécurité et non plus maintenu-e-s dans l’insécurité que créent les politiques en France.
Nous rappelons que nous ne sommes pas venu-e-s ici en France parce que notre pays nous déplaît, mais parce que nous fuyons et voulons devenir des jeunes intègres.
Nous nous retrouvons délaissé-e-s. Nous nous endormons tous les soirs le cœur gros. Nous qui avons beaucoup de colère en nous essayons seulement de vivre ici normalement.
Nous dénonçons les politiques européennes en Afrique qui pillent, assassinent nos frères et sœurs et nous poussent à l’exil.
Nous dénonçons les politiques racistes, coloniales, qui érigent des frontières meurtrières entre les
hommes.
Nous dénonçons la politique de suspicions que mènent les autorités contre nous. Les pratiques
d’évaluation basée sur notre morphologie pour nous rejeter ignorent qui nous sommes, que n’avons pas la même vie et que nos corps n’ont pas grandi de la même façon.
Nous revendiquons le droit à avoir un avenir ici à Nantes.
Nous voyons trop de nos frères et sœurs se perdre et devenir une bombe pour la société. Nous ne voulons pas cela. Nous préférons lutter pour nos droits plutôt que de sombrer dans la violence et les méfaits.
Nous souhaitons pouvoir étudier et enrichir notre connaissance du monde.
Bien que nous soyons appelé-e-s migrant-e-s, nous ne pouvons pas nous déplacer librement, ni avoir accès aux transports publics.
Nous sommes en Solidarité avec l’ensemble des jeunes en luttes et souhaitons pouvoir les rassembler pour faire entendre nos voix et ne plus se taire.
Nous demandons à tou-te-s les jeunes qui vivent dans la même situation que nous, mais aussi celles et ceux qui sont dans de meilleures situations, né-e-s ici ou ailleurs, de rejoindre notre combat.
« Le collectif Autonomie a été créé en novembre dernier en vue d’apporter un soutien matériel, moral et administratif à ces jeunes. Si le recours en justice a permis de condamner les pratiques illégales du conseil général, le collectif pointe également la nécessité d’une mobilisation plus large contre les logiques institutionnelles qui sous-tendent les différences de traitement entre les jeunes étrangers et les jeunes français. Cela passe par la critique d’un travail social contraint à endosser des fonctions de contrôle, d’évaluation et de police. Mais également par un système institutionnel plus large qui participe à la criminalisation des étranger.e.s, et à la mise en application de mesures répressives (contrôles, enfermement dans des centres de rétention administratives, expulsions…). »
LE PROGRAMME DE LA FÊTE DE L’INSURRECTION GITANE SAMEDI 13 MAI à SAINT-DENIS :
A partir de 15 heures, sur le parvis de la Basilique de Saint-Denis, l’insurrection gitane revient en fête, avec la troupe Kesaj Tchavé de Slovaquie et leurs invités Aven Savorre, de l’Essonne. Cette édition étant centrée sur l’enfance et traversée comme toutes les autres éditions par l’esprit de la résistance à l’oppression, c’est tout naturellement que ces 50 jeunes danseurs qui vivent dans des ghettos ou bidonvilles ouvrent les festivités. Initiation à la langue rromani, projections de travaux d’enfants dans les camions de l’ASET.
Deux tables rondes sont prévues à partir de 17h30:
une sur le thème des discriminations quant à l’accès à l’école, avec des mineurs étrangers isolés, des parents d’élèves vivant en bidonville, des médiateurs et des enseignants
et une autre sur la résistance à la violence institutionnelle, avec des témoignages de Raymond Gurême, Rémy Vienot, Amal Bentounsi et Aurélie Garand, la soeur d’Angélo Garand récemment abattu par le GIGN.
Des animations pour les enfants toute l’après-midi, ateliers de maquillage, jeux, promenade en poneys
Et grande fête avec les frères Prizreni (rap), Alejandra Hernandez et son groupe de flamenco, De Karavaan, le groupe spécialement venu de Belgique et le DJ Rrom & Roll.