Les vieux de cité

Avec « Les vieux de cités », ont entend une parole rarement récoltée et diffusée : celles des vieux et vieilles de quartiers de banlieue et de foyers de travailleurs qui vivent encore dans ces cités -et foyers- construits pour loger les travailleurs d’Ile-de-France, ici le quartier de Rougemont à Sevran ( 93).

Désirée, Samba, Maryse, Koné, Youssef et les autres sont arrivé.es à Sevran dans les années soixante-dix alors que la ville et son industrie connaissait un essor considérable.

Comment vit on sa « retraite » à Sevran, -après une vie de labeur ?

Ils et elles nous parlent de leur vie, de leur départ, de la famille, de ce travail difficile qui les a prématurément usés. De ces frères qui n’ont pas eu le temps de vieillir respirant poussières de sable dans l’usine de faïence Idéal Standard où seuls les travailleurs étrangers étaient aux fourneaux.

Les vieux et vieilles des quartiers nous apparaissent alors comme des survivants du monde du travail et de la croissance des ces années dites glorieuses. Et c’est hommage qui leur est rendu ici. Leurs paroles récoltées en français auront été traduites en bambara et en soninké par des jeunes gens du quartier afin de mêler les générations, les langues et l’auditoire.

Désirée et Koné

DES FEMMES

Le femmes habitent les appartements du quartier. Elles participent fébrilement aux activités proposées par la Maison de quartier et bénéficient de parcelles de jardin qu’elles cultives et animent. Désormais retraitée elles « profitent » de leur temps libre et parlent d’une nouvelle période de leur vie. Libérée de contraintes et se découvrant de nouveau talent et une nouvelle place dans le quartier.

Maryse

ET DES HOMMES…

Ce sont les anciens des foyers de travailleurs immigrés (aujourd’hui appelés résidences sociales) venus ici gagner la vie de leur famille souvent restée au pays. Pour toucher leur retraite ils sont obligés de passer une grande partie de l’année sur le territoire français ce qui signifie pour eux de rester seul au foyer. Ils vivent ( encore et toujours) au sein d’une collectivité souvent à l’écart des activités de la ville avec des problématiques bien spécifiques qu’ils mettent en avant, mais aussi des problématiques communes aux personnes âgées modestes qui ne leurs sont pas vraiment reconnues.

Les histoires du passée c’est du passé, mais il y a des choses à dire et à faire pour améliorer le présent !

Ainsi, toujours dans la lutte pour des conditions de vie meilleurs, les résidents des foyers demandent l’accès au statut de locataires que la résidence leur dénie ainsi que tous les droits qui vont avec : hébergement, visite, allocation logement etc.

Youssef

Ces enregistrements ont été réalisés en plusieurs fois, au cours d’ateliers et de réunions dans le foyers ADEF et COALIA qui ont été menés par Tiphaine Bernard afin notamment de faire un diagnostique sur la vie des « retraités » du quartier. Son implication – thèse d’anthropologie sur la réhabilitation des foyers et articles – l’a conduit a inclure les gens des foyers dans cette enquête, ce qui ne se faisait pas jusque là. Des montages intermédiaires ont été diffusés : Une première installation a eu lieu lors de la présentation de la saison culturelle et des écoutes collectives ont été organisées dans les foyers de travailleurs.

Enfin une installation a fait partie de l’inauguration la nouvelle Maison de quartier en 2017. Nous pouvons regretter que celle-ci faut noyée dans les festivités et n’atteigne pas les oreilles des élu.e.s.

Ces pastilles sonores ont été réalisées par Maïssoun Zeineddine sur une idée de Tiphaine Bernard pour la Maison de quartier de Rougemont à Sevran ( 93) entre 2016 et 2017.

Inauguration de la maison de quartier.

Nous remercions* :

Désirée et Maryse qui participent au café du jeudi organisé par la Maison de quartier de Rougemont ; ainsi que Samba Doukouré, délégué du foyer Coalia, Koné Galadjio résident du foyer ADEF, Mamadou Damba Sissoko traducteur en bambara, résident aussi au foyer, Dabou, traductrice en soninké, Youssef Maïdine, résident du foyer Coalia, Mamadi Diakité ancien travailleur à Idéal Standard résident au foyer coalia, Kbbé Bousséoui ancien du foyer coalia ; qui ont bien voulu participer à ces rencontres, donner de leur voix et un peu de leur histoire.

Mais aussi : Madeleine Touega, monsieur Traore, monsieur Pinson, Man Ndiaye, Abdoulaye Ndiaye, l’équipe de la maison de quartier de Rougemont.

Une pensée pour Christine Mouez, pilier du quartier disparue.

*Ainsi se sont présentées les personnes rencontrées.

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