Un regard sur une arrière-saison douce-amère, quand les idéaux révolutionnaires se retrouvent sous les sombres nuages des préparatifs de guerre.
A la Maison des associations du onzième à Paris, du 20 février au 27 mars 2015
8, rue du général Renault, 75011 Paris
du 20 février au 27 mars 2015.
- Vernissage le 20 février à partir de 19h à la MDA 8 rue général Renault 75011.
- Décrochage vendredi 27 mars de 14h à 21h à la MDA.
Vous pourrez également entendre les chansons de la place Maïdan.
FIN DE PRINTEMPS À KIEV (3-11 juin 2014)
Kiev, début juin 2014, un peu plus de trois mois après la fuite en catastrophe du tyran mafieux, la révolution dite « Euromaidan » se poursuit. Maïdan c’est d’abord l’occupation de la place de l’Indépendance, qui durera jusqu’à début août. Les checkpoints aux entrées contrôlent les voitures mais les piétons, Kiévois et touristes, circulent librement. La place, organisée sur le modèle des campements de la cavalerie cosaque, est encore remplie de tentes militaires mais les barricades, fleuries en hommage aux martyrs de la « Centurie céleste », commencent à être grignotées petit à petit, jour après jour.
Ce n’est plus le fer de lance de l’autodéfense contre la police anti-émeute qui est sur place, la plupart d’entre eux étant déjà partis former les premiers bataillons de volontaires pour combattre sur le front de l’Est. Demeurent les vieux, les trop jeunes, les blessés, les mal foutus et les excentriques. Mais au sein de ce dernier carré des occupants persiste une solide volonté : maintenir la pression sur le centre de Kiev, sur les bourgeois à grosses cylindrées et sur les nouveaux gouvernants fraîchement élus, maintenir l’esprit révolutionnaire de Maïdan contre tout le tragique des événements. La place reste un lieu d’expérimentation pour les utopistes, les rêveuses, les artistes et les guerriers cabossés.
Moins spectaculaire, Maïdan est aussi une gigantesque mobilisation de la « société civile » : par exemple, la poursuite et le développement des missions d’aide aux réfugiés (No Border Kiev), les exigences de justice et de « lustration » (coup de balai anticorruption)… La lutte continue en prenant soi-même en mains les affaires importantes, aussi bien humanitaires que militaires, où les volontaires s’avèrent bien plus efficaces que les instances gouvernementales officielles. Ce sont ces activistes de la société civile qui avaient appelé les « journalistes, commentateurs et analystes » étrangers à cesser de répéter n’importe quoi pour venir voir de leurs propres yeux ce qui se passait en Ukraine (« Kyiv’s Euromaidan is a Liberation and not Extremist Mass Action of Civil Disobedience », 4 février 2014). C’est cet appel qui m’avait décidée à passer outre mes réticences pour aller découvrir ce grand pays en révolution, au-delà de toutes ces effrayantes histoires de fascistes et de nazis.
Voilà, en 65 photos, un aperçu du Maïdan à cette époque, et de quelques-unes et quelques-uns des acteurs qui le faisaient vivre au quotidien.
Les héros ne meurent pas !
Barbara Serré-Becherini
Barbara Serré-Becherini est réalisatrice de films documentaires qui sortent des sentiers battus ; tel que: « Il était une fois dans l’Ouest, histoire punk d’Angoulème » (2005), « Depuis l’école publique de Djélibougou Commune I, Bamako » (2011); » Thalassothérapie 1. témoignage pour servir à l’histoire de la bataille de Thala »; 2. Serait-ce le devenir des comicos partout ? » ( 2012).
Monteuse, anciennement intervenante à l’INA, elle a décidée récemment de retourner à la photographie, son premier amour. Après une formation aux Gobelins, elle se consacre au reportage photo. Elle nous rapporte des images qui manquaient à la compréhension d’une période peu couverte par les médias.